Aigrefeuille

  

Historique

Bien que coincée à mi-chemin entre ses deux grandes voisines La Rochelle et Surgères, et bénéficiant d'une renommée moins large que cette dernière, Aigrefeuille bénéficie malgré tout du chemin de fer à l'ouverture de la ligne en 1857. Cependant, le tracé de la voie en droite ligne entre Surgères et La Rochelle impose un passage très au large du bourg, la gare d'Aigrefeuille se trouvant implantée sur la commune du Thou (au lieu dit La Gare), à près de 2 km du centre bourg.

Malgré tout, Aigrefeuille devient quand même un centre ferroviaire important, puisqu'en même temps que Niort-La Rochelle est ouverte par la Compagnie du Paris-Orléans la section de ligne d'Aigrefeuille à Rochefort.

La présence de cette bifurcation implique la construction d'un dépôt de locomotives, disposant d'une rotonde et de l'ensemble des installations nécessaires.

Par ailleurs, Aigrefeuille est aussi un important centre agricole, et les installations de service de la gare sont aussi importantes que celles de Surgères afin de traiter les expéditions de produits agricoles.

Le bâtiment voyageurs, au début du 20ème siècle : l'importance de cette gare de bifurcation a conduit à ériger un imposant bâtiment

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Côté quais, les voies sont couvertes par une imposante marquise qui n'a, à l'époque, rien à envier à celles de La Rochelle ou Rochefort !

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L'embranchement Aigrefeuille-Rochefort sera cependant fermé à tout trafic (voyageurs et fret) le 08 octobre 1933, puis totalement déferré pour faire place après la seconde guerre mondiale à la route départementale 5 reliant Aigrefeuille à Rochefort. Le dépôt est alors fermé, mais ses installations ne sont pas détruites et subsistent encore de nos jours.

Aigrefeuille pâtira cependant très rapidement de la concurrence du transport routier de marchandises, puis de l'excentrement de la gare par rapport au bourg. C'est ainsi que la gare est fermée au trafic voyageurs en 1968. Une grande partie des bâtiments sont détruits : le bâtiment voyageurs ne conserve que son aile gauche (le reste étant détruit au début des années 2000), et la marquise ayant été démontée dans les années XX.

Elle reste cependant ouverte à la sécurité jusqu'en 1993, tant que la ligne est exploitée en cantonnement téléphonique.

Depuis cette date, et l'installation du BAPR, la gare est abandonnée. Elle peut cependant être rouverte temporairement par un agent assurant la sécurité en cas de besoin.

 

Situation actuelle

 

Le bâtiment voyageurs, vu côté voies. Il est en bien piètre état et ouvert à tous les vents...

Le bâtiment voyageurs, vu côté bourg : il a un peu meilleure allure que côté voies, et sa taille rappelle qu'Aigrefeuille était une gare importante en Aunis

La halle à marchandises sud. Ne subsiste du bâtiment d'origine que ce pan de mur, la halle ayant été reconstruite derrière en charpente métallique tôlée

La halle marchandises nord, qui intégrait à la fois un quai de chargement-déchargement côté voies et des quais de chargement-déchargement routiers sur le pignon visible ici

La rotonde des locomotives, très bien conservée et utilisée aujourd'hui pour le stockage de matériels. Le nombre important d'emplacements démontre l'importance de ce dépôt de bifurcation au début du 20ème siècle

On aperçoit les deux châteaux d'eau sur la gauche

Les deux châteaux d'eau assurant la réserve pour l'alimentation des locomotives, jouxtant la rotonde

Témoignage d'uen activité agricole importante mais perdue pour le chemin de fer : en face de la rotonde subsiste une vis à grain de grande taille qui permettait de charger les remorques routières directement depuis les wagons, via cette fosse installée sous l'une des voies de débord