La Rochelle Pallice

Les origines

La Rochelle fait partie de ces villes françaises au passé maritime plusieurs fois centenaire. L'histoire de la ville est intimement liée à l'océan Atlantique, dont a dépendu jusqu'au milieu du 20ème siècle la part la plus importante de son économie.

Dès le 17ème siècle, La Rochelle s'affirme comme l'un des premiers ports de comemrce français. Les armateurs rochelais font alors fortune dans le commerce avec les nouvelles colonies d'Amérique et des Indes. Au 18ème siècle, La Rochelle deviendra, avec Nantes, l'un des deux principaux ports origines du fameux commerce triangulaire, de sinistre mémoire puisque la fortune de la ville va se bâtir sur le triste sort des esclaves noirs déportés d'Afrique vers les colonies d'Amérique.

L'esclavage aboli après la Révolution, La Rochelle se reconvertit rapidement dans la pêche, et devient une base de départ pour les terre-neuvas. Cette activité va perdurer jusqu'au milieu du 20ème siècle.

En 1891, un raccordement ferroviaire permet de relier les installations portuaires à la gare de La Rochelle Ville, ce qui permet d'une part les échanges de marchandises, mais aussi l'établissement de liaisons à vocation voyageurs :

Le vieux port rochelais, quant à lui, devient rapidement trop étroit derrière ses deux célèbres tours, et malgré la réalisation de bassins à flot adjacents au port historique (notamment le bassin des chalutiers, des quais duquel partiront jusqu'en 1940 les "trains de marée"), un nouveau port commence à se développer au nord de la ville, sur le secteur de La Pallice. Il est essentiellement dédié au trafic commercial, l'activité pêche restant encore cantonnée dans le vieux port.

Durant la seconde guerre mondiale, la marine allemande comprend rapidement l'intérêt stratégique de La Rochelle, et bâtit à La Pallice l'une des plus importantes bases sous-marines de la façade Atlantique, d'oû partiront de nombreux U-Boote à l'assaut des convois alliés ravitaillant l'Angleterre assiégée.

La guerre terminée, le commerce redémarre rapidement et le port rochelais se développe de manière spectaculaire. Les installations de La Pallice se développent, et un nouveau port de pêche est bâtit dans les années 80 à Chef de Baie, à proximité immédiate de La Pallice.

Paralèllement aux insfrastructures portuaires se développe un important réseau ferroviaire qui permet la desserte de l'ensemble des installations, jusqu'au môle d'escale érigé en pleine mer pour l'accueil des bâtiments de fort tonnage et relié à la terre par une estacade sur laquelle est installée une voie ferrée.

 

Les années 80-90

Les années 80 et 90 voient encore transiter un important trafic dans le port de La Rochelle, lequel trafic maritime génère à son tour un trafic ferroviaire plus que significatif. Le port se spécialise notamment :

Sur ces trafic, la part ferroviaire reste modeste en pourcentage, mais s'avère importante en tonnage puisqu'elle représente environ 370 000 tonnes à l'importation et 350 000 tonnes à l'exportation.

Malheureusement, la concurrence routière se fait de plus en plus vive, tandis que le trafic portuaire régresse peu à peu à partir de la fin des années 80.

Malgré l'électrification du raccordement venant de La Rochelle Ville et permettant l'expédition / réception directe de trains depuis Poitiers, le trafic va décroissant. Ont ainsi disparu à l'aube du 21ème siècle les trafics concernant de la ferraille pour l'Espagne, de produits frais au départ d'une usine de conditionnement installée à La Pallice, de sacs d'amo-nitrate à destination de l'Amérique du Sud, de tubes et palplanches métalliques à la réception.

 

Ce raccordement est à voie unique tout le long. Bien qu'il soit établi à quelques encablures de la mer, son profil en long est assez accidenté, avec une belle bosse juste après la Porte Dauphine, les déclivités de part et d'autres atteignant 10‰. Le profil à plat est également assez tourmenté pour s'insérer dans l'urbanisme rochelais.

 

La Rochelle Pallice à l'aube du 21ème siècle

A l'aube du 21ème siècle, les installations ferroviaires de La Rochelle Pallice restent encore performantes, et n'attendent plus que le redémarrage de l'économie pour jouer pleinement leur rôle de plate-forme ferroviaire de premier plan.

 

En attendant, le trafic fret reste relativement modeste, avec environ une dizaine de trains quotidiens à l'expédition, et autant à la réception, exclusivement pour la ligne électrifiée vers Poitiers.

La trame est essentiellement constituée :

Le trafic diffus concerne des grumes de bois en provenance d'Amérique Latine, des produits chimiques en provenance de la région Rhône-Alpes et destinés à RHODIA-La Rochelle, et divers chargements à la réception ou l'expédition pour ALSTOM Transport (pièces détachées, profilés, chaudrons nus et remorques TGV terminées échangées avec l'usine BOMBARDIER Transport de Crespin ou l'usine ALSTOM Transport de Reichshoffen). A noter l'expédition des tronçons de TGV, assurée par trains spécifiques en marchandise freinée derrière une locomotive.

Les installations ferroviaires sous-utilisées de La Pallice servent également au stockage temporaire de wagons de transport de ciment, propriétés du cimentier CALCIA, lors de longues périodes d'inutilisation de ces véhicules.

A noter malgré tout deux lueurs d'espoir dans ce paysage bien triste :