Surgères

Les origines

Lors de la construction de la ligne reliant Poitiers et Niort à La Rochelle, il fut évident que le chemin de fer ne pouvait ignorer Surgères. Aussi la ligne fait-elle un détour pour desservir la ville. Le chemin de fer y arrive en même temps qu'à La Rochelle, le 07 septembre 1857. La gare est située un peu à l'écart du centre ville.

Centre économique d'un important bassin d'élevage laitier, réputé notamment pour son beurre, Surgères bénéficie des apports du chemin de fer pour se développer et expédier ses produits dans toute la France.

La gare de Surgères côté voies, au début du 20ème siècle (tous droits réservés)

 

La gare reçoit ainsi des installations de service importantes permettant le chargement et le déchargement des marchandises.

Mais la gare profite également des liaisons avec La Rochelle d'une part, et avec la capitale d'autre part puisque la ville bénéficie dès le début des liaisons vers le port rochelais et en direction de Poitiers et Paris.

A noter que Surgères va également voir se développer une importante industrie mécanique avec l'installation juste en face de la gare d'une usine de moteurs diesels, la Société de Constructions Mécaniques Surgérienne, plus connue par la suite sous le nom de POYAUD : cette entreprise va en effet équiper dans les années 50 et 60 de nombreux autorails, que ce soit en France ou à l'Export. Malheureusement, cette société va péricliter dans les années 80, puis être rachetée par la société finlandaise WÄRTSILA, qui se spécialise essentiellement dans les moteurs diesel marins et pour l'industrie de la Défense. L'implantation face à la gare de Surgères est abandonée pour un site extérieur à la ville, lequel abandonne dans les années 90 toute production pour se consacrer uniquement aux activités de vente et de suivi en garantie et approvisionnement de pièces détachées.

Le développement du transport routier (automobile et poids-lourd) et la disparition progressive de l'élevage dans la région (l'activité se dépaçant vers le sud de la Vendée) vont sonner le début d'une longue période de sommeil. Le trafic fret disparaît totalement, tandis que le trafic voyageurs peine à se maintenir face à la concurrence routière.

 

Les années 90

Lorsqu'est lancée l'initiative de l'électrification de la ligne Poitiers-La Rochelle pour faire venir le TGV en Charente Maritime, Surgères entend bien ne pas laisser passer sa chance et milite très tôt pour que des arrêts TGV soient créés en gare.

D'abord modeste au début de l'exploitation directe en juillet 1993, la desserte de Surgères par TGV s'étoffe très vite sous l'impulsion des autorités locales, celles-ci allant même jusqu'à organiser des manifestations en gare et à lancer pétitions à la fin des années 90 pour maintenir les arrêts existants, puis pour les développer.

Il faut dire que Surgères acquiert rapidement un rôle de desserte TGV bien au-delà de son propre bassin économique (lequel est déjà très vaste). En effet, Surgères devient rapidement la gare de desserte TGV de Rochefort, une liaison par navette routière directe étant créée qui permet des gains de temps non négligeables par rapport à une correspondance ferroviaire à La Rochelle.

A noter que l'ensemble des implantations militaires de Rochefort utilisaient également Surgères comme base de départ, suscitant les vendredis et dimanches soirs de nombreuses rotations de bus militaires. Si la plupart de ces implantations ont vu leurs effectifs décroître fortement ces dernières années, la clientèle militaire reste malgré tout importante à Surgères.

C'est ainsi que le trafic voyageurs se développe fortement, faisant de Surgères l'une des premières gares de Charente Maritime.

Côté installations, les travaux d'électrification ne s'accompagnent d'aucuns travaux notables concernant les installations mêmes. Il faut noter malgré tout l'électrification d'une voie de service côté pair, laquelle permet une éventuel garage ainsi que des retournements de marches depuis La Rochelle. Cette voie sera notamment utilisée à certaines occasions lors des premiers essais en ligne du TGV Corée.

 

 

Surgères à l'aube du 21ème siècle

Bâtiment vieillissant aux intérieurs décrépis, la gare avait besoin d'un grand lifting. Il faudra cependant attendre le début du 21ème siècle pour voir une refonte totale du BV. Cette rénovation est réalisée en deux étapes, avec le soutien de la ville :

A l'automne 2004 a démarré une rénovation totale des quais, en commençant par le quai voie 1 (direction La Rochelle, le long du BV) : il s'agit de refaire totalement les bordures et le revêtement, en profitant des travaux pour effectuer un réhaussement qui améliorera le confort des voyageurs.

Par ailleurs, dans l'attente d'un hypothétique souterrain sécurisant définitivement la traversée des voyageurs, la traversée des voies à niveau accessible aux voyageurs au droit du BV a été équipée d'une signalisation lumineuse d'annonce des trains (indication au sol entre les deux voies, avec répétition à hauteur d'homme sur le quai voie 2).

Ainsi parée, la gare de Surgères est prête à affronter le nouveau siècle et à accueillir toujours plus de voyageurs. La pression immobilière que supporte le secteur de La Rochelle pousse en effet de plus en plus d'habitants loin vers l'intérieur des terres, tandis que la saturation du secteur côtier en résidences secondaires entraîne un développement de ce type d'habitat également plus loin de la côte.

Le bâtiment voyageurs, vu côté ville

Autre vue du bâtiment voyageurs, depuis la rampe d'accès automobile

Vue d'ensemble depuis l'extrémité Est des quais

Les quais voyageurs, vus en direction de Poitiers. On remarque l'un des abris nouvellement installé côté voie 2

Les quais voyageurs, vus en direction de La Rochelle

La belle halle marchandises et sa voie à quai couverte. Dommage qu'une affreuse construction métallique lui ait été accolée...

L'entrée des débords côté Poitiers, avec une typique grue de chargement qui finit de rouiller

Le local Equipement, de construction récente, installé côté Poitiers

Côté La Rochelle, l'ancienne remise destinée à la locmotive de manoeuvre de la gare, et maintenant transformée en local de stockage

Le PRS, installé à l'extrémité des installations côté La Rochelle. Un tableau de visualisation et d'annonce est également installé en gare.